Vitrines
Voici nos sélections relatives à nos vitrines passées ! Vous y trouverez des photos de celles-ci, mais aussi les sélections de livres que nous avions faites…
Bonnes découvertes !
Jeux – janvier mars 2024
Comme certain-es d’entre vous ont pu déjà le découvrir, depuis la rentrée de septembre, nous commençons à vous proposer un petit rayon de jeux de sociétés et de jeux de rôles. Convaincues que le jeu, autant que la lecture, sont nécessaires dans nos vies colonisées par les écrans et de plus en plus atomisées, nous sommes des joueuses !
Pour le partage et pour le plaisir, nous vous proposons ainsi quatre créneaux d’initiation à des jeux de société à partir de 8 ans – mais vous avez l’âge que vous voulez…😉 – les quatre prochains samedi, ainsi qu’une soirée jeu de rôle !
Il y aura cinq places par session, n’hésitez donc pas à vous inscrire rapidement par mail ou au comptoir ! 🎲
Naufrages – janvier février 2024
Dans ce présent si inquiétant, il nous a semblé intéressant de réfléchir et éprouver ce que sont les disparitions. Comment nous leur survivons, quels changements opèrent-elles en nous et sur l’environnement ? La peur de l’inconnu et le besoin de ne pas souffrir nous font souvent oublier des possibles surprenants où nos imaginaires s’en donnent à cœur joie. Comme ces écrivain.es de notre sélection !
Dans les récits constitutifs de notre culture occidentale, les naufrages bouleversent la vie, la mer orageuse a raison de notre sentiment de maîtrise. Aussi, les naufragés échoués sur des territoires vierges ne sont plus soumis aux lois sociales qu’iels ont quitté… et un tout autre fonctionnement peut alors avoir lieu, le meilleur comme le pire. Le naufrage est le point de départ d’un renouveau, sorti des accointances habituelles, mais qui en dit beaucoup sur ces dernières… On regarde nos peurs en face, nos désirs, notre solitude.
La bibliographie est vaste et le choix fut difficile, comme en témoigne la liste que l’on vous propose sur notre site : liste livres autour des naufrages
et voici quelques titres en photo, qui, on l’espère vous donneront envie de voguer vers d’autres horizons !
Éditions Corti – janvier février 2024
Ce mois-ci nous avons le plaisir de mettre à l’honneur la maison d’édition Corti – aussi poétique que particulière, intelligente qu’humble – et dont les textes ne laissent rarement indifférents qui a la joie de les (re)lire. Une maison d’édition engagée dans la création contemporaine – et la rencontre du 9 février en sera un beau témoignage – mais aussi dans le travail sur le temps long, en travaillant des ouvrages qui font partis du fond, et qui ne doivent pas au nom de la nouveauté, s’oublier.
Depuis sa création par José Corti en 1925 – qui publia entre autres Paul Eluard et Julien Gracq – elle s’est transmise d’abord à Bertrand Fillaudeau et Fabienne Raphoz, et en 2023, à Maël Guesdon et Marie de Quatrebarbes. Une histoire donc éditoriale mais aussi d’éditeurs et éditrices qui conçoivent les textes autrement !
Une maison, qui comme sa devise, n’a donc « rien de commun » ; et ça, ça nous parle un peu au Rideau Rouge 🙂
>> vendredi 9 février à 19h30 rencontre avec Guillaume Marie autour de son ouvrage Je vais entrer dans un pays et avec Maël Guesdon et Marie de Quatrebarbes pour parler de l’histoire de la maison !
Sa vie durant, Benoît Labre parcourt l’Europe à pied, jusqu’à l’épuisement. Dans Je vais entrer dans un pays, Guillaume Marie retraverse avec justesse et dépouillement son histoire, celle d’une solitude qui se confronte d’abord au rejet de tous puis devient, à l’encontre de ce qu’il cherche, un objet de fascination.
Éditions Presque Lune – novembre 2023
Les éditions de BD Presque Lune sont à l’honneur à la librairie avec une sélection qui montre la diversité de leur catalogue : des romans graphiques qui traitent de nos sociétés avec souvent un humour grinçant mais aussi des univers très poétiques et décalés. Une ligne éditoriale riche que nous sommes ravies de vous faire (re)découvrir !
Liste de lecture – éditions presque lune
Sex education – novembre 2023
D’autre part, il faut bien l’avouer certaines d’entre nous sont fans de la série Sex education (on sait, c’est sur Net***…) et elles avaient bien envie de prolonger cela à travers une sélection de livres impertinents mais délicieusement nécessaires aux adolescent.e.s comme aux adultes…
La sexualité reste un sujet que nous devons apprendre à manier avec plus de franchise et d’adresse, que ce soit personnellement ou quand nous en discutons avec les plus jeunes. Nous espérons que cette sélection nous y aidera.
Liste de lecture sex education
Racisme(s) – septembre octobre 2023
Ce mot déclenche la plupart du temps de grand discours sur lesquels les termes d’égalité, république, indivisibilité, laïcité, intégration, communautarisme … prennent le pas. C’est un mot qui met mal à l’aise, on tourne autour dans des attitudes souvent défensives qui maintiennent la belle symbolique d’une France universaliste, une France des droits de l’homme.
Mais peu à peu, avec un immense courage et un infini entêtement, d’autres récits et analyses ont créé un corpus de textes qui nous permettent de regarder frontalement les questions que posent le racisme en France. De ne plus se faire piéger par les discours politiques et moralistes à visée électorale. Et surtout d’écouter les récits des personnes racisées. Ne plus être dupe de ce qu’iels vivent au quotidien : santé, logement, travail, scolarité, sécurité… à chaque étape et moment de leur vie, les personnes racisées sont confrontées au racisme structurel d’un pays qui se refuse à aller en regarder les causes et conséquences.
Et puis aussi, en quoi ce racisme structurel protège les privilèges des personnes blanches ? Est ce que le « confort » de ces dernières repose sur « leurs inconforts » ? Comme pour la vague féministe, il s’agit de faire révolution pour passer un cap infranchissable. Il s’agit de stratégies, d’analyses, de discours mais en tout premier lieu d’être à l’écoute et de rester humble.
Bonne lecture dans cette sélection ; vous trouverez une trentaine de titres de celle-ci sur table à la librairie 🙂
Futurs Proches – septembre octobre 2023
L’avenir n’est pas radieux. Le nombre d’indicateurs qui passent dans le rouge nous effraie et nous paralyse. Mais pas besoin ici de rappeler l’ampleur du désastre en cours et ses conséquences sur les mondes de demain, nous y avons déjà consacré nombre de vitrines.
Est-il encore pertinent, d’ailleurs, de parler « d’avenir » ? Le futur se rapproche à grands pas et parfois la réalité du présent s’y mêle avec effroi ou espoir, souvent dans un mauvais remake de Black Mirror, et parfois dans une réinterprétation actualisée et vivante d’Ecotopia.
A travers cette sélection, nous souhaitons donner à voir ces textes, essais ou fictions, qui puisent et tirent les fils d’un présent bien réel pour penser et imaginer des « futurs proches » (parfois lointains) utopiques, dystopiques ou réalistes, qu’ils soient politiques et/ou poétiques !
Liste de lecture – futurs proches
Villes et polar – juillet août 2023
Liste de lecture – villes et polar
« La famille, un paradis ? » – juillet août 2023
Liste de lecture – la famille un paradis ?
Éditions du commun – mai juin 2023
Ce mois-ci nous mettons à l’honneur les éditions du commun, éditions indépendantes à Rennes, ayant pour but le partage et la transmission de savoirs issus d’expériences, de pratiques et de recherche-action, savoirs individuels ou collectifs, mais avant tout des savoirs produits par des personnes concernées et impliquées dans les sujets qu’elles évoquent. Faire connaître ces voix, souvent invisibilisées dans l’édition générale, est un pari osé et fragile mais nécessaire.
Des éditions qui nous font réfléchir par leurs essais, leurs romans, les dialogues qu’elles créent et les sujets abordés !
Police et répressions – janvier avril 2023
MAIS QUE FAIT LA POLICE ? En effet, cette vitrine créée « à l’occasion » du recouvrement de la librairie des Parleuses à Nice est toujours, malheureusement, d’actualité… violences policières lors de manifestations contre la réforme des retraites partout en France, arrestation arbitraire d’une collègue libraire, répressions violentes face aux manifestants de Sainte-Soline, ayant pour conséquence notamment le coma d’un jeune homme, instrumentalisation, censure… et dernièrement, l’arrestation inacceptable d’un salarié des éditions de la Fabrique par la police britannique lors de sa venue à Londres, dans le cadre de la Foire du Livre.
Les exemples sont multiples et sont graves tant ils démontrent une mainmise de plus en plus oppressante et violente d’un pouvoir répressif allant à l’encontre même de droits fondamentaux que sont notamment le droit de s’exprimer et le droit de manifester.
Vous pouvez trouver la Tribune rédigée par les éditions La Fabrique en ligne ; que nous avons bien sûr signée.
Liste de lecture – police et répression
Pédagogie et révolutions – novembre 2022
Les grands pédagogues (Freinet, Montessori, Paolo Freire…) du siècle dernier ont pensé leurs théories dans des contextes d’oppressions et de fascisme : leurs réflexions et méthodes sont liées à la manière dont on percevait l’enfant dans la première moitié du XXe siècle, mais aussi comme une réponse en résistance aux discours dominants d’alors.
En ce sombre XXIe siècle, à l’ère où la privatisation accélérée des services publics sonne le glas de nos aspirations à une école digne et réellement émancipatrice, il nous faut trouver une solution aux logiques de consommation, d’uberisation et de privatisation qui irriguent notre société.
Vous trouverez ici et sur notre table une sélection d’ouvrages qui collectent les pensées et les parcours de ces pédagogues ainsi que des titres plus actuels.
Liste de lecture – Pédagogie et révolution
De la responsabilité des puissants – septembre octobre 2022
En cette rentrée, après un été pendant lequel nous avons tous pu mesurer les effets rapides du dérèglement climatique, nous aurions pu faire un (r)appel à la décroissance de chacun-e, mais il nous a semblé plus pertinent d’en apprendre plus sur les us et coutumes de nos riches et sur les pratiques destructrices des puissants.
Bien avant la polémique des jets privés, du jet-ski présidentiel ou encore des avions remplis de joueurs de foot pince-sans-rire, de nombreuses enquêtes pointaient la part de responsabilité d’une toute petite partie de la population mondiale dans le dérèglement climatique.
Celles et ceux qu’on appellera ici, riches ou puissants, ont non seulement un mode de vie incompatible avec les besoins de décroissances et de frugalité dont notre écosystème Terre a besoin, mais ont aussi une responsabilité importante dans la léthargie générale actuelle.
Ainsi, nous vous avons concocté une bonne petite sélection de livres de sociologie et d’enquêtes en tout genre qui devraient vous permettre de cerner au mieux l’ampleur du problème et d’orienter au mieux votre colère !
Et en mise en bouche, voici deux articles vraiment intéressants que nous ajoutons à cette bibliographie :
Liste de lecture – De la responsabilité des puissants
Littérature océan indien- mai 2022
Le Rideau Rouge met le cap sur l’Océan Indien, et part explorer les territoires littéraires de l’île Maurice, Madagascar, Mayotte, la Réunion…
Liste de lecture- Océan indien
Carnaval – mai 2022
Depuis des centaines d’années, les femmes et les hommes ont inventé des rituels et des fêtes leur permettant de rejouer et de transgresser les modalités sociales et politiques dans lesquels ils vivaient. Le carnaval est sans doute son expression la plus irrévérencieuse et ouvrant de larges imaginaires de déconstruction de l’existant.
Les pouvoirs ne s’y sont pas trompés qui ont permis ces fêtes comme exutoires nécessaires mais les ont aussi souvent détournés comme en Suisse ou les ont commercialisé comme à Venise ou à Rio de Janeiro.
Vous trouverez dans notre sélection, des documents sur des carnavals contemporains ou plus anciens, des essais pour cerner ce qui s’y joue mais aussi et toujours de la littérature et de la poésie pour entrer dans ce sujet sensiblement.
Notre programme – mars avril 2022
Oyez ! Oyez ! En ces temps de campagne électorale – loin de toute ruralité programmatique – vos libraires carmins ont décidé, à leur tour, de se lancer dans la course à l’échalote des propositions rocambolesques pour un avenir radieux , joyeux et camaïeu (euh, on est sûr là?) !
Tremblez scientologues, reptiliens, chiens qui votent et candidats de téléréalité – étymologiquement, c’est la réalité qui se trouve loin, drôle, non ? – la cortina roja se lance dans l’arène des choses à faire pour un futur souhaitable, pendable, incertain, drôle, bleu, vert, rouge, jaune, ou tout ce qu’on voudra bien imaginer de possibilités pour sortir de l’ornière contemporaine – ou pas d’ailleurs. Après tout chacun peut bien faire comme il voudra.
Si nous rejoignons l’idée développée par Cyril Pedrosa dans son Grand Soulagement de remplacer Marine Le Pen par de la polenta, ou le capitalisme par une bonne sieste, la trop grande radicalité de ces propositions qui ne tiennent pas compte des conséquences pour la tranquillité nécessaire à une sieste ou la bonne dose de fromage pour faire de la raclette, nous nous proposons de faire état d’un programme général à déployer dans le rhizome deleuzien du quotidien confiné et de dévoiler la grande mascarade qui nous laisse en rade de Brest !!!
Si vous aussi vous en avez assez des propositions concrètes de l’économie des radasses, ou si le fait que de mettre un pull chez soi devienne une preuve de droiture morale pour lutter contre le changement climatique, ou bien encore si l’idée d’une VIeme République ne vous parle pas parce que vous ne saviez pas qu’il n’y en avait eu que 5, alors rejoignez nous !
Liste de lecture – Notre programme
Les objets et nous – mars avril 2022
Dans la complainte du progrès, Boris Vian énumère une série d’objets qui, mis ensemble dessinent les contours de ce que serait le bonheur pour ce vieux XXe siècle : « Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer, et du Dunlopillo (…) un pistolet à gaufres, un avion pour deux, et nous serons heureux. » Si nous sommes aujourd’hui dépassés par leur nombre, il faut, aussi, se souvenir du temps où la question était leur disponibilité…
Nous pensons aux films de Jacques Tati, Mon Oncle en particulier, qui dessine dans les maladresses de Monsieur Hulot, le rapport étrange, magique, incongru, que nos sociétés entretiennent avec les objets du quotidien et les fonctions, usages, utilités, auxquels ils répondent et qui, d’une certaine manière, en dirait la valeur, l’aura, le pouvoir, la magie. Peut-être entretenons nous un rapport aux objets plus ambiguë et affectif qu’on ne se le raconte collectivement ?
Ce que Gunther Anders formulera avec ironie en critiquant l’idée de bonheur véhiculée par le Self-made man de l’american way of life, l’homme qui se fabrique lui-même, remplaçant la référence humaniste par celle de l’objet manufacturé. Robot, mot qui, on ne le rappel pas assez souvent, signifie originellement « travail forcé » !
Et puis, il y a aussi les objets de Francis Ponge, ceux du Parti pris des choses, qui nous disent, plus humblement, notre appartenance à cette terre là. Ils sont un peu comme des totems nous rappelant alors que nous sommes tous autochtones – de cette terre-ci. Loin donc des fantasmes de terraformation de Mars. Plus proche des épis de blés, de la terre où ils poussent, de l’eau qui les nourrit et de la lumière qui les éclaire. Car il faut bien le dire, les objets sont vivants !
Si notre récit collectif a été jusqu’à maintenant celui d’un objet qui transforme le monde à notre image, celui de l’outil que l’on manipule, et on en perçoit la triste catastrophe, peut-être est-il temps de renouer avec ce qui nous relie aux objets, ce qui nous affect en eux. C’est-à-dire une sorte d’animisme qui n’a rien de superstitieux ou de chamanique, mais qui témoignent de ce que les objets véhiculent d’affectivité et d’agentivité. La critique le montre d’ailleurs très bien. Les objets nous contraignent et nous imposent des manières de faire, des comportements. Ils ne sont pas neutres.
Comprendre, fabriquer, interroger, critiquer, décortiquer, toucher, casser, réparer, offrir, acheter, utiliser, transmettre, se souvenir, collectionner, concevoir, dessiner, jeter, accumuler, user, apprendre, sont autant de mots pour dire ce dont les objets sont les témoins d’une part, et ce dont ils sont les points de rencontres, comme s’ils étaient tissés d’infinies relations, d’autre part.
Liste de lecture – les objets et nous
Jeux vidéo – janvier février 2022
Les jeux vidéos ont une histoire plutôt récent, rythmée par les avancées technologiques, leur incroyable créativité, leur forte influence culturelle mais aussi par les guerres économiques entre les principaux acteurs.
Graphiquement, on peut parler d’un art à part entière où l’immersion dans des mondes incroyablement créatifs voire poétiques suscitent admiration et désir d’exploration.
Par ailleurs, la fluidité des jeux aujourd’hui et les narrations de moins en moins linéaires nous captivent à un tel point que cela peut susciter des inquiétudes sur l’aliénation au réel qui peut en découler.
Or les mondes du jeu vidéo sont multiples. On peut ainsi manipuler totalement les joueurs sans leur laisser de latitude ou encourager l’exploration d’autres identités… Il se trouve que dans les jeux vidéos se rejouent les grandes questions philosophiques et politiques contemporaines : liberté et manipulation, domination de la compétition, homosexualités invisibilisées, linéarité des propos…
Ainsi nous vous proposons une sélection de livres qui vous permettront de partir à la découverte d’univers plus ou moins connus, de la vision de leurs créateurs et enfin de l’histoire de ce jeu qui habite notre quotidien… Sans qu’on ose trop s’y attarder ?
Solitude(s) – janvier février 2022
Nos solitudes nous accompagnent tout au long de notre notre vie mais notre relation à celles-ci prennent des tournures différentes selon l’endroit d’où elles surgissent. On pense bien sûr à l’échappatoire, au besoin de se retrouver loin du brouhaha des autres mais aussi à celles que l’on peut subir et qui nous angoissent.
Les solitudes sont un domaine sacré de l’écriture et beaucoup d’auteu.rices ont esquissé ses formes et ses conséquences dans des romans et des essais : de l’isolement du gardien de phare aux solitudes urbaines de nos mégalopoles, d’une chambre à soi au refuge perdu en pleine nature, c’est une manière d’habiter son être dans le monde que les écrivain.es décrivent dans cette sélection que nous vous proposons.
Des solitudes qui nous rendent amers, méchants, d’autres qui nous protègent des injonctions sociales et créent des alternatives à celles-ci. Et puis il y a celles qui font partie de nos modes d’organisations sociales. Celles que l’on provoque comme un défi à soi-même… Et puis toujours ce sentiment particulier de ne pouvoir être compris des autres, de se sentir perpétuellement seul.e.
A l’heure où nos interactions sociales sont balisées par une gestion policée d’une crise sanitaire sans précédent, il nous a semblé judicieux de reprendre les rênes d’un sentiment primordial à notre humanité.
Infiniment vivant – novembre 2021
La sidération, étymologiquement, est l’influence exercée par un astre sur la vie ou la santé d’une personne. C’est Vénus, en Rome antique, qui vous envoûte ; comme c’est Mars, aux Etats-Unis aujourd’hui, que vous rêver de terraformer.
Dans son sublime dernier roman Sidérations qui sort chez Actes Sud le 22/09/21, Richard Powers nous plonge dans cette Amérique contemporaine où un père astrobiologiste (qui imagine des formes de vies potentielles dans d’autres galaxies) cherche désespérément des manières d’endiguer les sautes d’humeur de son fils ici-bas. Sur fond de Sixième extinction et de montée de l’autoritarisme, Richard Powers met le doigt sur l’un des paradoxes profond de notre temps : nous connaissons mieux la carte de l’Univers que celle des fonds marins.
Ors, que cela dit-il du modèle occidental – et du monde moderne en général ? Qu’est-ce qui peut pousser des sociétés entières à se tourner vers les étoiles, tout en détruisant la planète depuis laquelle ils les regardent ? Pourquoi s’évertuer à chercher la vie aux confins du vide interstellaire, alors qu’elle foisonne ici, à côté de nous et en nous, sans que nous en prenions grand soin ?
Il y a comme une névrose au cœur de tout ça : celle d’un monde qui s’est isolé dans sa tour d’ivoire (après avoir asservi toutes les autres cultures et tous les écosystèmes) et qui chercherait maintenant des preuves qu’il n’est pas « seul ». Mais c’est bien de névrose qu’il s’agit car seuls, nous ne le sommes pas. Animaux, plantes, champignons, bactéries : nous vivons avec une infinité de formes de vie, avec lesquelles nous avons co-évolué et co-évoluons encore.
Mais quel est donc ce rapport biaisé à l’infini ? A quoi bon chercher infiniment loin ce qui est si près de nous ? Et pourquoi se détourner de cette planète bleue dont nous savons déjà, contrairement au reste du cosmos, qu’elle est infiniment vivante ?
La sélection de livres que nous vous proposons pour l’occasion va des exoplanètes au microbiote intestinal, de l’infiniment grand à l’infiniment petit – questionnant, dans un même mouvement, la puissance des fantasmes extraterrestres et la beauté de la vie sur Terre.
Liste de lecture – Infiniment vivant
Plongée dans l’absurde – octobre 2021
C’est l’histoire d’une équipe de libraires qui tous les matins reçoit une flopée de cartons (qu’elle n’a pas toujours demandés d’ailleurs), les ouvre, les bipe et les trie, range les livres sur des tables et dans des étagères, et puis jette les cartons – et qui recommence chaque matin. Camus aurait sûrement dit, s’il nous avait vu·es, qu’il faut imaginer ses libraires heureuses.
L’absurde, c’est une dissonance avec le réel. Comme quand un nuage ressemble à un caniche, ou qu’un mec se réveille à Vienne avec des pattes d’insectes. C’est ce qui échappe à la logique. Comme les montres molles qu’un moustachu dessine, ou un concert de hard rock sans public. Ça peut être comique comme ça peut être tragique : des gens qui sont à la rue alors qu’il y a 300.000 logements vides, ou deux éléphants sur un Vélib.
Par les temps qui courent, on s’est dit qu’il pouvait être bon de vous faire une sélection qui questionne les liens de cause à effet – vu qu’on n’est plus tout à fait sûrs.es de ce qui a entraîné quo
Retrouvez notre sélection de livres pour l’occasion, à télécharger ici :
Liste de lecture – plongée dans l’absurde
Dans quelle étagère – octobre 2021
Après un an de confinements et de déconfinements répétés, il devient presque normal de ne plus tout à fait bien savoir où l’on habite. Coincé·es dans nos cases, on a déjà rangé plusieurs fois tous nos placards, reclassé tous les rayons de nos bibliothèques, et fait le tri dans tous nos tiroirs.
Pourtant, le climat politique reste des plus troubles et on ne sait plus vraiment ce que fait l’Etat : n’y aurait-il plus de pièces en rab dans les hostos pour rajouter des lits de réa ? Certes l’époque est au bricolage, mais qui a décidé de fermer les bars et de laisser ouverts les Leroy-Merlin et les Ikea ? Et surtout, où la police va-t-elle donc entreposer les 170.000 munitions de LBD achetées en mars dernier ?
A l’heure de l’école à la maison et des injonctions contradictoires, les humeurs se font vagabondes et, versatiles, on change d’état d’esprit comme de chemise. Et le climat (26°C ; -1°C ; 17°C en une semaine) ne paraît pas plus assuré que nous.
Bref, une seule et grande question subsiste pour chacune et chacun d’entre nous : « Mais, bon sang, dans quelle étagère ? »
Retrouvez notre sélection de livres pour l’occasion, à télécharger ici :
Liste de lecture – dans quelle étagère ?
Ultraterrestres – juillet 2021
Il est des penseurs et des penseuses qui peuvent vous renverser une vie. Il en est, mais ils et elles sont rares.
Gilles Deleuze (1925-1995) et Vilém Flusser (1920-1991) sont de ceux-là. Tous deux, sans se connaître, ont traversé le 20e siècle en conceptualisant sur son dos – sur ses horreurs comme sur ses avancées. Ils se sont aussi évertués à écrire en proposant, depuis l’expérience d’une existence (et tout en s’appuyant sur l’histoire de la pensée), une lecture du monde, de la vie et de la société profondément originale.
D’un côté, chez Deleuze : des rhizomes, des lignes de fuite, des agencements et des ritournelles. De l’autre, chez Flusser : des poulpes, des progammeurs-programmés, des gestes et de la post-histoire.
On connaît peu Vilém Flusser en France, juif germanophone de Prague (comme Brecht ou Freud), de nationalité tchécoslovaque, qui a fui la Shoah, vécu en Angleterre, au Brésil, en Italie et en France, et qui a écrit en quatre langues – allemand, anglais, portugais, français – chaque fois sur des sujets différents. Philosophie du design et de la photographie, prémices de la cybernétique, amour de la biologie, tout chez Flusser tourne autour des implications éthiques de la technique et de la vie suite à Auschwitz.
On connaît probablement mieux Gilles Deleuze du fait qu’il soit français. Mais qui a vraiment pris le temps de le lire, et surtout de discuter de ses œuvres avec d’autres – camarades, ami·es ou famille ? De la fac de Vincennes à ses livres à quatre mains avec Félix Guattari, de son fameux Abécédaire à son amour de l’art (Proust, Monet, Bergman, Kafka, etc.), il aura livré quelques clés uniques pour penser les liens entre « capitalisme et schizophrénie ».
Mais, dans un cas comme dans l’autre, il semble que notre société (l’école, les médias, nos pratiques militantes) n’ait pas encore métabolisé la portée et la justesse des outils conceptuels forgés par ces deux philosophes. Il ne s’agit pas ici de les mettre sur un piédestal, mais plutôt de ressaisir leurs travaux respectifs pour les faire discuter ensemble, ici et maintenant. D’une si puissante actualité, leurs idées paraissent presque avoir été écrites au service du 21e siècle et de ses problématiques inouïes.
« Ultraterrestres » : voilà un peu ce qu’ils ont été. Des penseurs hors-normes, mais profondément ancrés dans le monde. Des arpenteurs d’inédit et des explorateurs d’impensé, mais luttant incessamment contre les idées hors-sol. Reterritorialisation, comme le disait Deleuze : à savoir, faire de la philosophie comme on fait de la géographie – depuis le terrain, les mains dans le cambouis du quotidien, et toujours au service de la vie.
• Retrouvez ici la bibliographie complète de notre sélection.
Liste de lecture – Ultraterrestres
Autochtones – octobre 2020
L’écologie, art du soin et des relations – octobre 2020
Les non-humains sont la vie à 99% – mars 2020
Biblio-diversité : l’Ogre et Magnani – septembre octobre 2019
Mais qu’est ce donc que cette histoire de biblio-diversité ? Aujourd’hui le système média et marketing crée des autoroutes des mêmes informations dans lesquels nous sommes englués et malheureusement la surproduction d’objets culturels n’est pas que synonyme de créativité. En effet beaucoup de livres peuvent être définis comme des produits de reproductions s’alimentant à la création. Il ne s’agit pas ici de se défendre par le prisme d’une culture élitiste qui reproduirait des héritages bourgeois mais bien de porter une attention et un soin particulier à la multiplicité des formes et des discours. De la même manière que les luttes actuelles autour de la préservation de la biodiversité sont vitales, il ne faudrait pas oublier la richesse humaine : des langues disparaissent, des cultures sont oubliés, abandonnées et nous vivons de plus en plus dans des formes d’hégémonies qui gomment nos particularités. Plus de la moitié des films vus en salle ne représentent que quelques pourcentages de la production et le livre en France et dans le monde s’approche dangereusement de ce modèle uniformisant.
Pour préserver cette biblio-diversité nous possédons une arme redoutable, notre curiosité… La librairie et la bibliothèque défrichent pour vous des textes et des lignes éditoriales, à vous de transformer l’essai !
Petite présentation des éditions de l’Ogre:
Petite présentation des éditions Magnani:
Consacrées au livre illustré, les éditions Magnani attendent d’un auteur qu’il soit moderne, que son œuvre permette de prendre conscience d’une autre possibilité du réel, une possibilité nouvelle de voir, de penser, de se construire et d’exister. L’objet livre incarne tout le savoir-faire de la maison mais aussi toute sa conviction sur le métier d’éditeur. L’éditeur n’est pas seulement un pourvoyeur d’auteurs, un révélateur ou une sage-femme, mais un constructeur de livres et un metteur en pages. À l’heure de la dématérialisation des contenus, la croyance de la maison est que l’enfant, pour son développement, a besoin d’œuvres conçues sous forme de véritables livres, de leurs images immobiles, de leur silence, de leur unité, nécessaires pour enrichir son imagination, sa faculté à donner vie aux images, à les interpréter. Il ne doit pas y avoir un monopole de la culture par l’écran, le son et le mouvement. Les éditions Magnani considèrent le livre comme l’essence même du travail de l’éditeur, par la pérennité qu’il offre à l’œuvre de ses auteurs et sa potentielle éternité pour le lecteur. Objet qui se partage et se transmet entre les générations. Les éditions Magnani veulent offrir aux lecteurs une enfance qui n’est pas prête de s’effacer.
Maison d’édition à compte d’éditeur crée en 2011 / 22 livres au catalogue dont 4 publiés par an
Enfance sauvage regards d’adultes – septembre 2019
Quelle drôle de chose que la sauvagerie de l’enfance… Les codes et hiérarchies mis en place par les bandes d’enfants de « la guerre des boutons »de Louis Pergaud ou de « Sa majesté des mouches » de William Golding dérangent fortement les adultes. Et pourtant ils semblent plutôt proche de ceux du monde des adultes.
Un grand nombre d’ouvrages cherchent à aider à contenir les colères enfantines, à donner des outils aux parents pour tenter de circonscrire les violences d’enfants. Sans chercher à savoir si cela est juste ou non, nous nous sommes demandés de quoi était fait ces regards d’adultes. Que se passe-t-il dans notre vision de l’enfance pour que ce qui semble naturellement déprimant chez les adultes soit réprouvés aussi fortement lorsqu’il s’agit de nos enfants ? Sont-ils condamnés à être pour toujours notre futur paradis ? Est-ce parce qu’ils nous copient si superbement que cela nous effraient tant ?
Où bien encore, devenu adulte, ne sommes nous plus en capacité de ressentir les logiques à l’œuvre ?
Cette histoire a été traitée dans tous les pans de la littérature avec fascination. Notre sélection forcément trop pauvre, tente de montrer des multiplicités de regards. Nous espérons qu’elle vous permettra de creuser par vous même ces drôles de questions.
Une sélection de romans, de BD, d’albums et d’essais que vous pouvez consulter ici.
Liste de lecture – enfance sauvage
Boite à outils pour temps impétueux – mars avril 2019
Parce que nos gouvernants poussent toujours plus fortement leur capacité à nous décevoir et nous meurtrir mais aussi parce que la vivacité et la diversité des luttes sont trop souvent oubliées des grandes autoroutes de l’information, nous regardons le monde avec désenchantement.
Ainsi si notre vision du monde et celle de nos existences singulières ou collectives sont intimement liées, la librairie vous propose une sélection de livres qui invitent à faire un pas de coté.
Ce pas de coté ou décentrement, permet-il de s’émanciper des conditions actuelles dans lesquels sont emmurés nos imaginaires ? Nous l’espérons vivement ! aussi nous vous avons concocté un mélange de radicalités joyeuses et d’utopies impatientes. Évidemment, en attendant de trouver le moyen d’envahir le plafond, la taille de la table étant ce qu’elle est, nous avons du choisir de ne pas mettre de littérature à notre grand regret mais nous en avons laissé dans la sélection que vous pouvez télécharger iciSélection qui ne demande qu’à s’enrichir, n’est ce pas ?
Liste de lecture – boite à outils
La fabrique de nos villes – novembre 2018
Le numérique et la ville
Droit à la ville et hospitalité
Le deuxième est celui lié au droit à la ville théorisé par Henri Lefebvre en 1968. Celui-ci, constitutif de la démocratie, définit les villes comme des biens communs. Or, les politiques de la ville qui n’en ont que le nom n’en finissent pas d’institutionnaliser l’espace public amenant ainsi à une gentrification des quartiers. La légalisation des marges est-elle une véritable réappropriation des friches et des squats par les populations habitantes ? Que nous raconte la difficulté à accueillir, à rendre la ville hospitalière entre autre aux migrants et aux plus pauvres ?
Compétitions urbaines
Enfin les politiques des élus de nos villes en compétition avec les autres cités nous font subir toutes les absurdités du capitalisme dévorant : plus de flux, de constructions, d’activités, de projets, de culture clinquante et de tourisme culturel (ce qui nous invite à questionner les modèles prêt-à-consommer du Airnbnb et des low cost aériens). La pollution qui émane de cette fébrilité alimente la catastrophe écologique, a des effets drastiques sur l’identité des quartiers mis sous tension et met finalement à mal nos équilibres démocratiques.
Cette sélection qui vous est proposée dans la bibliographie et sur la table de la librairie, vous permettra de nourrir vos questionnements et approfondir la critique. Vous y trouverez aussi de nouvelles pistes afin de se réapproprier la ville et de redéfinir collectivement une véritable politique de la ville à notre mesure et respectueuse de nos volontés populaires.
Accueil et Migrants – février mars 2018
Histoire de ne pas s’arrêter à la question de savoir si on a le choix ou pas, écueil stérile pour un certain nombre de raisons effectives et affectives, autant avancer.
Notre quartier est devenu depuis quelques années une étape pour beaucoup de réfugiés. Celle-ci se transformera de manière singulière pour chacun d’entre eux. Comment construire un moteur rêvé qui permette d’accueillir sereinement, chaleureusement, généreusement, en prenant le temps, des hommes, des femmes et des enfants qui passent et parfois s’attardent dans notre quartier. Et de quels désirs ce moteur va-t-il s’alimenter ? Indignation, tendresse, colère, amitié ? Comment réfléchir les conséquences attendues ou pas de cet accueil ? Frictions, fatigue, plaisir, doutes …
A toutes ces questions il faut continuer à puiser dans des textes récents ou plus anciens qui dessinent finement des engrenages de notre contemporanéité. Il faut bien voir que nos manières de lutter changent, que nous nous nourrissons de plus en plus de transversalités, que nous puisons dans d’autres luttes pour anticiper et appréhender celle-ci. Alors nous vous proposons une sélection d’écrits de différents penseurs, collectifs, chercheurs, écrivains ou poètes dans lesquels vous pourrez puiser force et intelligence des mots.
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